
Dimanche 8 juin 2014, ciel ensoleillé
(N’oubliez pas la date, elle légitime l’article, car le progrès s’est fait sentir depuis)
Aujourd’hui j’ai lu Véronique Genest, 22 v’là Julie ! Que du Bonheur ce livre. Il dégage la bonne humeur de Véro et me la transmet, il se suffit à lui-même pour égayer ma journée. D’ailleurs, j’ai passé le trois quarts de celle-ci à bouquiner – m’étant levée à 11h30.
J’ai traîné aujourd’hui, même pas vu les gars, ceux qui partagent mes week-ends depuis les dernières vacances, celles de Pâques. Tenue short, brassière, top sans forme kaki et vieilles tongs de plage Tribord. Une pince dans les cheveux, un peu de poudre minérale sur le visage, et hop, prête pour une journée glandage.
Il est 20h08, il me reste une centaine de pages du bouquin à lire. Véro m’a déjà présenté un bon nombre de ses collègues et amis qui l’accompagnaient durant ses tournages de Julie. Quelle ambiance sur les plateaux ! Je rêverais de vivre autant de moments tous plus fous les uns que les autres. Le rire c’est ce qui lui permet de tenir à Véro. C’est une grande déconneuse, mais pourtant bosseuse pour deux sous. Je vais continuer de dévorer son livre ce soir je pense. Il paraît qu’il y a une surprise à la fin, comme à la fin d’un dîner pour les enfants, un dessert..! Vous croyez qu’il s’agit d‘une glace aux Smarties ? Ou peut-être un moelleux au chocolat ? Ou encore plus justement un événement caché ou un petit secret que Véro nous dévoile ? Je verrai bien, j’ai hâte…
Ce soir, maman fait une salade composée à base de blé qu’elle a dénichée sur la toile sur un site de cuisine. Maman n’est pas un petit chef cuisinier, mais lorsqu’elle fait ces petites recettes trouvées la plupart du temps sur le net – ce qui est plutôt rare -, c’est toujours très bon. Je suis descendue pour lui montrer les œuvres que je devrai emmener à mon oral de baccalauréat de Français. Elle a trouvé la règle m’obligeant à posséder les livres en double exemplaire pour l’épreuve stupide, et a ajouté que cela ne fonctionnait pas ainsi à son époque.
- Oui maman, tu as sûrement raison, et L aussi lorsqu’il critique le système scolaire d’aujourd’hui, mais cela fonctionne ainsi pour tous les élèves.
C’est donc le même régime pour tous, ce qui ne facilite en rien la préparation des épreuves. En effet, il faudra que je m’arrange avec Pauline pour lui prêter mes ouvrages lorsqu’elle passera, et pour les récupérer pour mon oral qui aura lieu quatre jours après. En attendant, je ne me suis toujours pas mise à réviser, et je commence à avoir la trouille. Il ne me reste que dix jours avant l’écrit… Oulàlà, j’en fais des fautes d’orthographe..!
J’ai donc fait une réflexion à maman qui ne m’écoutait pas quand je lui parlais, à cinq reprise j’ai du répéter et lui demander de me répondre. Je n’aime pas trop l’idée qu’elle ne me prête pas attention car c’est à peu près la seule « intéressée » par ma vie dans cette maison. L me fait croire très souvent qu’il m’écoute, mais en fait il m’entend juste sans chercher à comprendre, et se trahit quand il déclare ne pas être au courant de telle ou telle chose alors que je lui en ai parlé deux jours auparavant et qu’il m’a dit « oui », histoire sûrement de se débarrasser de ma bavardise. Mais quelle bavardise ..? Je n’ai que lui ou maman à qui parler en face en montrant mes sentiments et émotions quand je suis à la maison !
Donc suite à cela, maman m’a dit qu’elle était concentrée à goûter la salade pour savoir si elle l’avait réussie. L a alors ajouté que j’étais pénible à parler tout le temps de sujets inintéressants pour eux. OK, donc je ne peux compter que sur moi-même pour le bac, j’ai compris. Après cela, maman m’a demandé de l’aider à ouvrir le sac poubelle – car ce dernier est trop petit par rapport à la poubelle – maman s’est trompé en faisant les courses -, et je lui ai répondu que je n’avais pas écouté. Provoc’ vous croyez ? Un peu oui, probablement, mais ça suffit le désintérêt pour ma vie quoi ..! Je suis sa fille, je devrais la captiver pourtant, ou du moins elle devrait être préoccupée… L a répliqué tout de suite que je parlais mal ces derniers temps et qu’il fallait que je me calme. Il a haussé la voix en m’invitant à le regarder dans les yeux quand il me parlait. Comme si je n’écoutais pas ce qu’il me disait… J’ai eu l’impression d’avoir 8 ans et de me faire engueuler pour avoir râlé à cause d’un jouet que je n’avais pas obtenu. Je lui ai dit que je leur parlais à lui et à maman car dans la maison il n’y a personne d’autre à qui parler. Il a répondu que ce n’était pas de sa faute si je n’étais pas sociable et que je n’avais pas d’amis. Les larmes sont montées très vite. Alors, pour les dissimuler je suis montée dans ma chambre m’allonger sur mon lit et ai textoté à Pauline. Vous voyez, j’en ai des amis, des superbes amis même. J’ai ensuite pensé à Véro, et je me suis dit « Pourquoi je n’écrirais pas ma vie, mon histoire moi aussi ? ».
