Bohème

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Mercredi 30 décembre 2015,

Mon grand-père était un être exceptionnel. Je ne me remets pas de sa perte. Chaque élément qui me ramène à lui m’entraîne dans une terrible peine lorsque le moment sollicité s’accompagne d’une vive émotion préalable.

Le dernier en date était mon anniversaire, enfin le jour où l’on a fêté mon anniversaire, le 19 décembre dernier. Maman a composé un album photo dans lequel elle a disposé sur la première page plusieurs photographies dont une avec papi. L’émotion n’a pas pu être retenue : je me suis effondrée. Pourquoi n’était-il pas là pour ce moment merveilleux ? Il méritait plus que n’importe qui cette vie dont on bénéficie encore, nous terriens. Je dis terriens car on dit que les morts vont au ciel, notamment dans la religion chrétienne, les disparus verraient leur âme être pesée pour aller au paradis ou en enfer. Y a-t-il vraiment deux mondes bien distincts comme cela ? Je n’en suis pas sûre… En revanche, il semblerait qu’il y ait quelque chose après la mort. J’y crois. Et si c’est le cas j’espère que c’est un endroit où il fait bon vivre.

Donc papi me manque beaucoup, il suffit d’une chanson, d’une image, d’une nouvelle histoire pour me rendre très triste. J’ai tellement de mal à accepter qu’il ne soit plus là et le fait que je ne pourrai plus partager de nouvelles aventures avec lui. Je me souviens de notre voyage en Espagne, rien que tous les deux… c’était génial.

J’espère le revoir un jour. J’espère toujours au fond de moi qu’il n’est pas si loin et qu’il veille sur nous, qu’on pourra communiquer à nouveau ensemble un jour.

Sa perte a été réellement difficile pour nous tous. Je crois qu’elle a provoqué une cassure en chacun d’entre nous. Mon beau-père a perdu le seul repère supérieur qu’il lui restait, et on ne peut plus aujourd’hui faire appel à une instance au-dessus pour l’aider dans les phases d’instabilité et de difficulté émotionnelle. C’est très compliqué à gérer même si c’est plus rare qu’avant. J’aimerais être débarrassée de ces peurs à jamais. Si le ciel m’entendait, si seulement il nous entendait avec maman. Je ne suis pas convaincue par Dieu, Jésus et les autres, mais si une instance supérieure existe, je lui prie de nous aider. Et aussi, vraiment, d’aider tous ces gens démunis qui essaient de se battre quotidiennement pour s’en sortir un minimum. Aidez-les s’il vous plaît. Je donnerai mon paquet de gâteaux au SDF en bas de chez moi, c’est promis je le ferai, je n’hésiterai plus, je vaincrai ma peur.

Aidez s’il vous plaît les personnes torturées dont je fais partie, mais aidez moi en dernière. Aidez-la, elle est blessée, elle est brisée, elle doute beaucoup, beaucoup trop, et c’est pourtant quelqu’un de très bien. Sa confiance est si importante pour moi. Aidez-la à trouver la sérénité, aidez-la à aller mieux, s’il vous plaît. Aidez cette femme à se sentir complète, aidez-la à recoller les morceaux. J’aimerais jouer votre rôle pour aider quelques individus, mais ne faudrait-il pas que je sois moi-même en phase avec mon être avant de réaliser cela ? J’aimerais l’aider, j’aimerais laisser intervenir cette chose qui fait de moi quelqu’un de très vieux alors que je viens d’être majeure. Pouuu, majeure, vous entendez cela ? Je me sens encore plus seule que jamais, seule responsable de mes décisions et de mes actes, seule face au monde, seule à devoir assumer, et peut-être seule pour toujours. Pourtant j’ai envie de continuer avec les gens, j’ai même envie de complètement m’investir pour les aider à aller mieux, cela m’aiderait à me réconcilier avec moi-même tout en leur apportant un plus comme ils me l’apportent déjà par leur présence dans ma vie et leur confiance. Elle en est encore l’exemple parfait. Elle a accompli le passage de maître à pair, de professeure à amie, c’est une étape cruciale et risquée, mais je l’ai reçue parce qu’il y avait une certaine symbiose, une unique symbiose qui m’a touchée. Cette femme m’a profondément touchée.

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