Au 6 février

Mercredi 27 janvier 2016,

J’écoute La Rue Kétanou. C’est fantastique. Leurs chants me rappellent Papi. Il me manque. Vous me manquez aussi. Vous m’avez chamboulée, faite tournée, bouleversée. J’aimerais en savoir davantage. J’aimerais connaître. M’aideriez-vous à connaître ? J’ai soif de connaissances, j’ai soif d’humanité, j’ai faim de livres, de films, de musiques.

On se verra dans quelques jours. Le savez-vous ? J’en doute. Mais les surprises sont les meilleures choses pour caresser le coeur, telle une plume qui effleure la peau et appelle nos frissons. J’essaierai, si le temps me le permets et si je trouve la force, d’écrire un peu sur vos oeuvres. Elles m’inspirent beaucoup. Le tout, le néant, le complet, le rien, l’agrégat, le vide, le noir, le blanc. La douleur, le légume. Je dois analyser, je dois comprendre. J’ai soif de savoir, soif d’analyses poussées reflétant qui je suis.

Ils ne veulent plus de moi, je dois leur montrer que je suis capable. Je dois. Parce que c’est mon combat depuis toujours, je n’ai su faire que cela. Sans la connaissance, l’ambition et la compétition je ne suis plus rien.

Mais je suis tellement loin de cela désormais, je ne sais plus trop qui je suis. De quoi ai-je besoin ? Mes envies, mes désirs, mes besoins m’ont été volés, ou bien je les ai perdus. Je ne les trouve plus, où sont-ils ? Ont-ils fui eux aussi ? Où puis-je les retrouver ? Leur perte me trouble : je suis déboussolée.

Je vous dis à bientôt, au 6 février prochain. Un pic de bonheur dans une vague de doute, de sueur, de trouble, de tremblement.

Je l’appellerai Marthe.

Écrire avec ses tripes

Jeudi 21 janvier 2016,

LML : Je ne veux avoir l’air mesquin, mais le « non libre de droit » est une boutade ?
ML : Non, cette photo n’est vraiment pas libre de droit car elle est la propriété de la photographe. Il n’y avait pas de boutade ^^
Pourquoi cela ?
LML :  Hmm, le non-libre de droit est un élément cruel de de-responsabilité humain 😉
De plus, quand tu as acceptée les conditions d’utilisation de FB, tu t’es engagée à ce que tout ce que tu publiais appartiennent à la compagnie de Zuckerberg
(Mais je ne veux pas avoir l’air alarmiste, ça m’étonneraient que FB vole cette photo)
ML :  Oui merci ça je sais ^^ Je souhaite juste que les personnes faisant partie de mes amis ne partagent pas cette photo et ne la diffuse pas (…).
LML :  Ah okay !
Ca fait sens, pardon
désolé de mon caractère ingrat ^^
ML :  Aucun souci 🙂
LML :  Reste juste le problème du texte 😉
ML :  Je souhaite seulement respecter le travail de photographe (…)
Haha ! Que dis tu de ce texte ?
LML :  Ma première impression est qu’il sied à merveille à la photo
Mais j’ai l’impression que rien que le lire est te déposséder
ML :  De ta part, je prends ça pour un fabuleux compliment.
LML : A demain !
ML : Bonne nuit

A vous lire bientôt.

Mardi 19 janvier 2016,

Dans la lignée de ses pas, je la suis doucement. Elle me donne vie. Elle me rend chair grâce à son absurdité et me fait naître dans son ombre. J’y pense tout le temps, parfois même, quelques images réelles ou fictives m’envahissent et me rappelle sa présence. Que pense-t-elle du monde ? Que pense-t-elle de la vie, de la mort ? Je n’ai encore jamais essayé de comprendre. Je crois qu’elle mesure 1,72m, en fait, je n’en ai pas connaissance, mais j’ai envie d’y croire. Cela me paraît être cohérent, presque juste. Puis-je savoir pourquoi 1 phrase et 2 images ? Pourquoi aucune signature ? Est-ce le mépris ou la fuite de l’intérêt, la peur de s’engager ou la découverte d’une autre figure ? Est-ce plutôt le Jeu ? Ce jeu dans lequel tu envoies et renvoies la balle afin de faire adhérer l’autre à ton être plus profond, ce jeu dans lequel tu forges une relation d’amitié et de confidences de ton être, celui auquel certains jouent déjà depuis de longues années et avec qui le sort est scellé à jamais, ceux qui m’accompagneront dans mon tombeau par le corps ou l’âme.

Je vous attends. Venez me voir. Venez qu’on discute. J’ai besoin de vous connaître. Je souhaite vous comprendre. Et à travers cela j’aimerais vous aider. Ce n’est que bienveillance, car c’est mon rôle. Je voudrais vous emmener dans des endroits magiques, simples, où l’on pourrait boire un café, deux, puis trois, le temps de se raconter nos vies. Tout cela à coeur ouvert évidemment. J’ai le profond désir de vous libérer de ces douleurs, et vous pourriez écouter les miennes. Je vous remercie d’être là, ne fuyez pas, je suis quelqu’un de bien, je vous le promets. Vous m’avez choisie, ne regrettez pas. Laissez-moi vous aimer à travers votre histoire, vous apprécier grâce à votre personnalité. Pas d’amour sale, le plus propre, celui que très peu de personnes peuvent partager sur cette planète tellement il est pur et sincère, et ce, parce qu’il ne possède aucune dimension malsaine, mais une dimension réservée à une vraie relation intellectuelle, et de ce fait un minimum affective, bien affective.

 

Sur ces douces paroles, je vous remercie d’être là

Vendredi 15 janvier 2016,

Assise dans cet amphithéâtre, nous écoutons de la musique classique. Place à Chopin. J’en ai des frissons, cela m’inspire beaucoup. Il fait froid aujourd’hui. Le ciel est ensoleillé. Margot s’est maquillée avec ce que je lui ai offert. C’est adorable ! Et elle est jolie avec ces tendres couleurs rosées. Je suis presque sereine. Je veux signifier par là que je suis quasiment complètement sereine. Depuis quelques jours, je vais mieux. J’apprends à vivre seule et à exister réellement par moi-même. J’apprécie. Ce lieu s’est apaisé dans son absurdité. Fiou. Je souffle. Je suis à l’aise. Je ne sais pas encore lâcher totalement prise, mais je me détends progressivement. Pourquoi autant de temps doit s’écouler avant que je ne réussisse à faire cela à chaque fois ? Quelle est mon angoisse intérieure à moi ? Je ne la cerne pas entièrement, vraiment que très partiellement. Vous croyez qu’elle cerne la sienne elle ? J’attends avec impatience sa réponse. Elle ne sera qu’agréable, j’en suis quasiment certaine. J’ai froid, j’ai des frissons à l’instant où je vous écris. Mais d’ailleurs, qui êtes vous ? Qui êtes vous pour lire ceci ? Hormis ma chère Pau, je ne vois pas, ou si, mais j’imagine tant de personnes lisant ces lignes inutiles…

Vivre c’est souffrir. Survivre c’est trouver du sens à cette souffrance. Nietzsche

Samedi 9 janvier 2016,

Je ne sais pas l’objectif de la vie aujourd’hui lorsque je suis à Paris, je n’arrive pas à m’accomplir. Ma vie est presque entièrement mise entre parenthèses. C’est lourd certaines fois car mes amis me manquent, ma famille aussi, mes exemples aussi, ma joie de vivre et les rires ; et certaines autres fois c’est génial, je plane totalement, j’ère, je suis pommée, je suis seule dans mon petit nid ou dans la rue de Rennes, allant à la Fnac dépenser 15€ sans raison valable. Pourquoi ? Pourquoi vivre ainsi ? Pas d’humour, pas de repère, je comprends les gens désemparés, perdus.

En fait j’ai tout misé sur mes proches, j’en ai fait mes frères et mes soeurs, mes pères et mes bonheurs, et désormais je suis là, bête, égarée dans ce tissu de connaissances, abandonnée dans ce filet plein de petites réflexions, plein de petites pensées. Et chaque jour je m’efforce à en avaler un peu. Très souvent, j’apprécie. Mais lorsqu’on consomme trop, c’est vite l’overdose.

Alors après on égare ses joyaux, on se vide de la compensation du bonheur, c’est la fin, c’est fini.

La revanche ou la justification

Mercredi 6 janvier 2016,

Je me dis que c’est con. Oui, c’est con si je ne lui dis pas que c’est moi. Il est où l’intérêt après tout ? Enfin, je l’ai cherchée cette situation en signant ainsi.

Du coup je pensais lui envoyer un mail pour lui demander si ça tient le coup. Peut-être ont-elles été mises à la poubelle. Non, quand même pas ! Si je lui envoie ce message, soit elle va bien le prendre, soit elle va me trouver trop intrusive. C’est quitte ou double. Autrement, je laisse planer le doute : j’ai le choix. Ce serait quand même curieux de lui envoyer. Aïe, je ne sais pas quoi faire…

Dimanche 3 janvier 2016, 9h04,

Ça y est, je me trouve dans le train de retour à Paris en partant des Yvelines et particulièrement de Marly-le-Roi. Vous savez, vous connaissez les chevaux de Marly ? C’est drôle, elle nous en a parlé avec maman à la maison.
Donc c’est le départ pour un quotidien encore plus dur. J’ai l’impression d’aller à l’abattoir. C’est fou de dire cela. C’est démesuré, et pourtant c’est presque à la hauteur de mon ressenti. Je verrai bien comment cela se passera. J’ai peur de retourner là où je me sens nulle, cela casse le moral, le réduit au plus bas.

Cette nuit, j’ai rêvé qu’elle m’envoyait une recette de cuisine par mail, qui était une tournure singulière pour me remercier. C’est con lorsque j’y repense. Elle y ajoutait une façon de me dire qu’elle les avait reçues sans savoir d’où elles provenaient, et ce, pour que je réponde que c’était moi. Le réveil à sonné et m’a réveillée pendant la lecture du mail. J’ai regardé à tout hasard si j’en avais vraiment eu un, mais rien, oui, ce n’était qu’un rêve.

Nota Bene.

Samedi 2 janvier 2015,

Toutes les deux, mieux vous connaître, partager chaque mardi soir avec vous, être soutenue dans mes difficultés, rire et se plaindre ensemble, partager un verre, un dîner, un peu d’amour familial… quel bonheur, quelle découverte !
Je vous adore, je suis fière d’être des vôtres. Je suis fière de partager ce dîner hebdomadaire en votre compagnie, et ces quelques sorties pour mieux connaître la capitale.
J’écrirai plus sur vous dès mardi. J’ai besoin de vous voir avant. En attendant,  je vous aime très fortement.

L’angoisse

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Samedi 2 janvier 2016,

Retourner là-bas. Pour quoi faire ? Souffrir des règles sottes de l’entreprise ? Subir de force une solitude encore plus grande ? Affronter des rivaux intellectuellement mille fois plus grands ?
Je ne veux pas, mais je dois : c’est l’Angoisse.

La face cachée de la petite matriochka

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Vendredi 1er janvier 2016,

Pourquoi m’a-t-elle choisie ? A-t-elle conscience de la voie, du chemin sur lequel elle s’est engagée ? D’autres ont essayé et ont fini par basculer et tout plaquer. Et j’ai été profondément blessée, affectée. Mais j’ai compris, j’ai compris leur peur à la découverte de ma vraie nature. J’ai compris leur abandon pour se protéger. Je pensais qu’ils étaient plus forts, plus grands que les autres pour affronter mon côté obscure. Mais je me suis trompée. Ils ont fui sans prévenir, et c’est ce qui m’a bouleversée, ce qui m’a déçue. J’aurais compris s’ils me l’avaient dit, moi qui pensais justement qu’ils étaient capables d’un grand courage. Les gens n’ont peut-être plus besoin de cette force pour exister en fin de compte. Je devrais peut-être en faire autant, mais c’est plus fort que moi.

Sera-t-elle de ceux qui adhèrent – peu nombreux soient-ils – ou de ceux qui fuient ? J’ai très peur qu’elle opte également pour la deuxième possibilité par crainte de découvrir la folie qui se cache en moi. Elle sera peut-être celle qui m’enverra aux soins, j’ai peur de la lobotomie. Je veux rester torturée ou guérir par la paix du discours posé, non par la violence cérébrale.