Aujourd’hui, je déborde de choses à dire

Mercredi 30 décembre 2020,

C’est drôle comme je me parle à moi-même à travers ce que j’écris. C’est marrant de voir à quel point je vais trop loin dans les interprétations, à quel point ce blog est une fiction.

Oui, une fiction. Je t’en ai déjà parlé, ici, je retranscris, je bave, j’interprète, je dénoue, je colore ce qui est devenu gris. Rien de tout cela n’est réel. RIEN

Ce blog n’est que le reflet de la charge mentale qui pèse sur moi. Mais à quoi ressemble cette charge mentale ? Peut-on même oser la symboliser ? Lui donner une forme ? La personnifier ?

Elle ne ressemble à rien. Elle se noie dans la fantaisie, dans les regrets, dans les décombres du passé, dans des mondes plus imaginaires les uns que les autres.

Ici, on aborde le 19ème degré d’interprétation et de compréhension. C’est mon degré fétiche. Bienvenue à toi.

Dépendance affective

Mercredi 30 décembre 2020,

La dépendance affective ? J’en suis victime depuis longtemps. Ça ne se voit pas toujours, et ce n’est pas facile. Je t’aimais hier, je te déteste aujourd’hui. Les mots sont peut-être trop forts, mais je suis dure. Quand ça ne va pas, si tu es proche, tu es vite au courant. J’ai appris avec le temps à prendre sur moi, et ce n’est pas tous les jours faciles. J’essaie de m’assouplir, le temps m’aide, vous tous vous m’aidez aussi. Les choses ne sont pas objectivement toujours aussi importantes que l’énergie qu’on leur accorde.

Aujourd’hui, j’ai parlé du bien et du mal. Je défends à 100% que le mal est l’absence de bien. Le mal n’existe pas en tant qu’entité à part entière, il est le résultat de la soustraction de tout le bien humain au bien humain. Tu vois ce que je veux dire ? Je pense au plus profond de moi que chacun de nous est profondément bon.

Alors toi tu étais sceptique, tu ne savais pas. Tu me dis souvent que tu n’as pas d’avis, que tu ne te poses pas autant de questions aussi profondes. Mais moi, mon souci, c’est que des questions comme celles-ci je m’en pose 24h/24. C’est prenant, ça m’empêche souvent de dormir, ça remet en question 1001 morceaux de ma vie.

Je suis très imparfaite, et plus je le comprends, plus je me sens coupable. Alors j’ai l’impression que la recherche de réponses à ce type de questions m’aide à devenir meilleure.

Je ne sais pas si c’est une bonne chose, je sais juste que cela m’aide à aller mieux.

Tout me revient toujours aux oreilles. Mes oreilles sifflent quand on parle de moi.

Mercredi 30 décembre 2020,

T’es vraiment très critique. Ce n’est ni sympa ni juste.

Quand tu as les compétences et les connaissances requises pour faire une chose X ou Y, tu la fais, et tu ne dois le résultat qu’à toi-même.

Quand tu n’as pas les compétences, soit tu apprends pour faire seule, soit tu demandes à une personne qui les a de le faire. C’est ce qu’on appelle « déléguer ». Cette dernière action implique d’avoir confiance en la qualité de la personne à qui tu confies les choses. Tu ne peux pas revenir derrière et tout critiquer lorsque quelqu’un s’est démené pour toi en fait. Ce n’est pas juste, et c’est assez incorrect.

Alors stop. Je dis stop au foutage de gueule. Je dis stop à ceux qui pensent tout savoir ou qui ne savent pas faire confiance aux autres. Je leur dis stop. Allez, expérimentez, faites seuls, faites vous piégez, mais ne venez pas pleurer.

Je n’ai déjà pas assez de temps pour les gens que j’aime, alors encore moi pour les cons.

Donc pas de pitié pour les cons. Désolée.

Cordialement.

Abandon

Mercredi 30 décembre 2020,

C’est la fin de l’année, et j’ai peur de l’abandon.

J’ai peur de ne pas compter pour toi. J’ai peur de ne pas être à la hauteur pour toi. J’ai peur de ne pas être assez aimée par toi. J’ai peur de te dire ce que je pense quand je ne comprends pas certaines décisions ou certaines actions, parce que j’ai peur que tu m’abandonnes.

J’ai un déboussolement naturel lié à cet abandon. J’ai un problème relationnel lié à cet abandon. Pourtant ce n’en est pas réellement un. Tu es toujours là quand même. Loin, avec ta vie, ton histoire. Mais cette histoire, même si j’y prends part, je ne la connais pas assez.

Savez-vous que certaines personnes m’ont supprimée de leur vie ? C’est la pire chose qui soit. Lorsqu’on te tourne le dos à jamais. Tu t’interroges : suis-je si nocif.ve pour cette personne ? Devrais-je me remettre en question ? Tu finis bien évidemment par te remettre en question. Mais c’est trop tard. L’abandon est là. Il est arrivé, il t’envahit et t’emporte à tout jamais avec lui.

Je crois que je n’ai jamais abandonné qui que ce soit. Qui que tu sois, si je te te reconnais, je te sourierais, je te saluerais, je discuterais. Parce que je suis une imbécile, ou parce que je sais pardonner, je ne sais pas.

Des amis et des parents m’ont trahie, mais jamais je ne les abandonnerai. Qui suis-je pour avoir le droit de faire cela ?

En psychologie, on dit qu’il faut tuer psychologiquement sa mère et son père pour devenir soi-même.

Mardi 22 décembre 2020,

Tu râles pour des broutilles au quotidien, des choses pas vraiment importantes mais pour lesquelles tu te bats parce qu’au fond de toi tu en as besoin de cette rébellion : c’est une manière de déporter ton envie de remettre en question ton modèle éducatif et de te rebeller contre lui. C’est-à-dire que tu transformes ce besoin profond de renverser les codes en t’en prenant à ce qui n’est pas important, le tout, pour éviter de t’attaquer au vrai problème de fond.

Pour passer ce cap, il faut que tu te pardonnes d’avoir perdu tout ce temps. Tu ne dois pas t’en vouloir, et tu dois aussi pardonner à tes parents, et reconnaître avec objectivité toutes les choses positives qu’ils t’ont apportées. Naturellement, on a tendance à s’en vouloir. Mais il n’est JAMAIS trop tard pour se pardonner, pardonner aux autres, et avancer.

Merci Maman pour ta clairvoyance. Quelqu’un t’a dit une fois que tu étais comme sa psy. Haha, j’aime bien l’idée.

Et sinon, les gens qui t’entourent te disent-ils souvent qu’ils t’aiment ? Et toi, leur dis-tu ? En effet, cela contribue aussi à ta valorisation personnelle. Cela fait du bien, remonte le moral, nous rappelle que nous ne sommes pas seul. Alors moi j’ai envie de te le dire, parce que c’est plus que vrai, parce que c’est important pour moi que tu le saches, parce que la place que tu occupes dans ma vie est désormais fondamentale. Je t’aime.

Débattre

Dimanche 20 décembre 2020,

Débattre, c’est confronter son opinion à celle d’un autre. Débattre, c’est argumenter pour construire une réflexion qui s’enrichit du point de vue de son interlocuteur. Débattre, c’est parfois remettre en question certaines opinions, qui, en fait, se retrouvent déconstruites par son interlocuteur du fait de la pertinence de son argumentation. Débattre, c’est souvent renverser des idées préconçues, des a priori, des pensées transmises par une entité supérieure, et qu’on n’a jamais essayé de questionner auparavant.

Débattre, c’est prendre conscience de ses faiblesses pour devenir plus fort, c’est accepter ses torts, c’est interroger sa propre construction intellectuelle, émotionnelle, et éducative, c’est parfois réaliser une introspection. Débattre, c’est interroger un modèle, c’est renverser ses propres piliers, c’est admettre ses failles. Débattre, c’est bouger les lignes, c’est changer de direction, c’est grandir et mûrir.

Mais débattre, c’est parfois aussi renforcer ses convictions.

Débattons, discutons. Il est temps de cesser de fuir la vérité.