Abandon

Mercredi 30 décembre 2020,

C’est la fin de l’année, et j’ai peur de l’abandon.

J’ai peur de ne pas compter pour toi. J’ai peur de ne pas être à la hauteur pour toi. J’ai peur de ne pas être assez aimée par toi. J’ai peur de te dire ce que je pense quand je ne comprends pas certaines décisions ou certaines actions, parce que j’ai peur que tu m’abandonnes.

J’ai un déboussolement naturel lié à cet abandon. J’ai un problème relationnel lié à cet abandon. Pourtant ce n’en est pas réellement un. Tu es toujours là quand même. Loin, avec ta vie, ton histoire. Mais cette histoire, même si j’y prends part, je ne la connais pas assez.

Savez-vous que certaines personnes m’ont supprimée de leur vie ? C’est la pire chose qui soit. Lorsqu’on te tourne le dos à jamais. Tu t’interroges : suis-je si nocif.ve pour cette personne ? Devrais-je me remettre en question ? Tu finis bien évidemment par te remettre en question. Mais c’est trop tard. L’abandon est là. Il est arrivé, il t’envahit et t’emporte à tout jamais avec lui.

Je crois que je n’ai jamais abandonné qui que ce soit. Qui que tu sois, si je te te reconnais, je te sourierais, je te saluerais, je discuterais. Parce que je suis une imbécile, ou parce que je sais pardonner, je ne sais pas.

Des amis et des parents m’ont trahie, mais jamais je ne les abandonnerai. Qui suis-je pour avoir le droit de faire cela ?

En psychologie, on dit qu’il faut tuer psychologiquement sa mère et son père pour devenir soi-même.

Mardi 22 décembre 2020,

Tu râles pour des broutilles au quotidien, des choses pas vraiment importantes mais pour lesquelles tu te bats parce qu’au fond de toi tu en as besoin de cette rébellion : c’est une manière de déporter ton envie de remettre en question ton modèle éducatif et de te rebeller contre lui. C’est-à-dire que tu transformes ce besoin profond de renverser les codes en t’en prenant à ce qui n’est pas important, le tout, pour éviter de t’attaquer au vrai problème de fond.

Pour passer ce cap, il faut que tu te pardonnes d’avoir perdu tout ce temps. Tu ne dois pas t’en vouloir, et tu dois aussi pardonner à tes parents, et reconnaître avec objectivité toutes les choses positives qu’ils t’ont apportées. Naturellement, on a tendance à s’en vouloir. Mais il n’est JAMAIS trop tard pour se pardonner, pardonner aux autres, et avancer.

Merci Maman pour ta clairvoyance. Quelqu’un t’a dit une fois que tu étais comme sa psy. Haha, j’aime bien l’idée.

Et sinon, les gens qui t’entourent te disent-ils souvent qu’ils t’aiment ? Et toi, leur dis-tu ? En effet, cela contribue aussi à ta valorisation personnelle. Cela fait du bien, remonte le moral, nous rappelle que nous ne sommes pas seul. Alors moi j’ai envie de te le dire, parce que c’est plus que vrai, parce que c’est important pour moi que tu le saches, parce que la place que tu occupes dans ma vie est désormais fondamentale. Je t’aime.

Débattre

Dimanche 20 décembre 2020,

Débattre, c’est confronter son opinion à celle d’un autre. Débattre, c’est argumenter pour construire une réflexion qui s’enrichit du point de vue de son interlocuteur. Débattre, c’est parfois remettre en question certaines opinions, qui, en fait, se retrouvent déconstruites par son interlocuteur du fait de la pertinence de son argumentation. Débattre, c’est souvent renverser des idées préconçues, des a priori, des pensées transmises par une entité supérieure, et qu’on n’a jamais essayé de questionner auparavant.

Débattre, c’est prendre conscience de ses faiblesses pour devenir plus fort, c’est accepter ses torts, c’est interroger sa propre construction intellectuelle, émotionnelle, et éducative, c’est parfois réaliser une introspection. Débattre, c’est interroger un modèle, c’est renverser ses propres piliers, c’est admettre ses failles. Débattre, c’est bouger les lignes, c’est changer de direction, c’est grandir et mûrir.

Mais débattre, c’est parfois aussi renforcer ses convictions.

Débattons, discutons. Il est temps de cesser de fuir la vérité.

Bienvenue en terre profonde

Dimanche 20 septembre 2020, 01h35,

Cher lecteur, chère lectrice, cher passager, chère passagère,

Tu es sûrement ici car je t’ai donné l’adresse, ou peut-être par hasard, qui sait ? Sache toutefois que cet endroit est mon déversoir. C’est comme mon journal intime, il retranscrit certaines de mes émotions, certains de mes sentiments, avec du réel (interprété) mais aussi beaucoup de fictif. Je dirais même que les passions prennent tellement le dessus que je ne parviens pas à me souvenir de toutes mes aventures lorsque je relis mes vieux articles.

Mais qu’importe. Cet endroit contient à lui seul les meilleurs et les pires moments, les plus beaux textes et les plus horribles sentiments. Ici, il n’y a que mes tripes. C’est comme si c’était une boîte dans laquelle je mettais les petites bêtes que je récupère en terre profonde lors de mes introspections. Tu vois de quoi je parle ?

Tu sais, lorsque tu perds ton self-control, tu peux réagir de mille façons et avoir mille pensées extrêmes et parfois même contradictoires entre elles. Et bien c’est cela. C’est tout ce que je pose ici pour ne pas le remettre sur ceux qui m’entourent sans raison.

Alors certains mots, certaines idées que tu retrouveras ici me feront passer pour une folle. Ils me qualifieront comme jamais tu ne m’as connue. Ce n’est pas grave, c’est juste ma manière à moi de te montrer que je suis consciente d’être faillible, et que j’affronte cela plutôt que de m’en servir contre moi-même ou contre les autres.

Tu penseras même peut-être de moi que je me considère trop, et que j’affectionne trop. Mais, je suis surtout persuadée que j’ai une mission, et je suis perpétuellement en quête de cette dernière avant qu’il ne soit trop tard.

Alors je te propose de me suivre dans ce mouvement, ensemble nous serons plus forts, et je ne serai que davantage satisfaite d’y parvenir avec toi.

Je t’embrasse, et surtout, je t’attends pour discuter.

Mes univers se confrontent, et je ne sais plus qui je suis

Lundi 31 août 2020,

Joyeux anniversaire L.

Aujourd’hui, je pleure. J’ai mal à mon petit cœur. Je n’ai pas réussi. Je n’y suis pas parvenue. Comment organiser la rencontre de deux univers opposés ?

Il y a de nombreux éléments que je ne parviens plus à tolérer. Même le temps ne le permet plus. Alors j’essaie coûte que coûte de faire avec, mais c’est toujours très compliqué…

De l’autre côté, il y a cette carapace que tu t’es forgée et qui te rend très braque à la première approche, tandis que tu as aussi un petit cœur fragile qui ne demande qu’à être aimé. Je pense qu’il faut réussir à faire tomber les barrières afin de parler davantage de tes sentiments, de tes émotions, de ton ressenti. Tu n’es pas d’accord ? Pas de souci ! Mais parlons-en. Essayons de réfléchir à l’origine du désaccord et de prendre connaissance du point de vue de l’autre pour grandir. L’objectif n’étant pas de faire changer d’opinion, mais de choisir l’opinion la plus objectivement pertinente.

Ai-je le droit de te dire que je t’aime très fort et que ces 6 derniers mois n’ont fait qu’augmenter l’affection que j’ai pour toi ?

Tu veux bien être ma deuxième Maman avec les aspects chiants en moins ? Être ma meilleure amie avec l’âge en plus ? Être ma sœur avec les parents en moins ?

Il y a les liens du sang et la famille que l’on choisit

Mardi 10 mars 2020,

Je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens en recevant tant d’hospitalité, de bienveillance, de bonnes attentions, de sourires. Toutes ces petites choses me font tellement de bien. Se sentir chérie alors qu’on n’en attend pas autant et qu’on n’a pas forcément mérité. Essayer de renvoyer tout ce qu’on peut en échange pour montrer à quel point on se sent bien. Merci. Merci d’être vous. Je ne l’écrirai jamais assez. Merci d’être vous avec tous vos travers et toute votre bonté.

Je me sens bien, à l’aise, rassurée, confortable, détendue, protégée, aimée. Je me sens aimée. Je crois que c’est cela le plus important. Comment faites-vous pour aimer comme cela et pour réussir à le transmettre à ce point ? Moi aussi j’aimerais aimer à un tel degré.

Et toi, comment fais-tu pour l’aimer à ce point et depuis tout ce temps ? Comment fais-tu pour protéger autant ce lien ? Pour garder ce lien aussi confiné et secret ? Et d’ailleurs, est-ce vraiment un secret ? Comment cela se passe-t-il en vrai ?

Et toi, aimer, tu le fais si bien. Pourquoi n’aimes-tu pas plus ? Pourquoi ne désires-tu pas plus ? J’ai été une enfant et une fille. Et aujourd’hui, avec le recul que j’ai, je suis sûre que tu aurais été une chouette maman. Pourquoi ? Parce que l’amour : tu as tant d’amour à donner ! Certes j’ai mes parents, mais je suis sûre que tu aurais été un bon parent pour ton/tes enfant.s. Et aimante. Alors pourquoi cela n’a pas été plus simple ? Tu es pourtant magique.

J’aimerais vous rendre ce que me donnez pour que vous ressentiez la force de cette chaleur que j’ai dans le cœur. J’adore être avec vous. J’adore partager des moments, des rires, des histoires, des dîners, des bêtises, des jeux, des secrets avec vous. Il n’y a que les câlins d’amour familial qui me manquent. Le toucher réchauffe le cœur aussi. Il rassure. Mais il fait peur également, il intimide. Mais ces câlins font du bien. Il permettent de transmettre cette chaleur plus facilement et d’agir de manière positive sur l’autre.

Puis-je avoir un câlin ? Un câlin d’amour, un câlin familial, un câlin de réconfort, un câlin humain.

Je suis dans un tunnel

Samedi 4 mai 2019,

Par où commencer ?

Il y a si longtemps que je n’ai pas pris le temps d’écrire.

Il faut faire un choix de vie. J’ai l’impression qu’il se dessine malgré moi. J’ai peur de l’endroit où cela me mènera. Comment pourrais-je faire pour ne pas tomber dans une routine tout en gardant mes valeurs et mes points d’ancrage ?

Je suis partout et nulle part à la fois. J’essaie comme je peux de profiter de chaque instant et de chaque personne. Mais où vais-je m’arrêter ? Souvent, je pense à combien j’aime ceux qui m’entourent, à combien j’ai besoin d’eux pour me sentir exister.

Mais parfois je m’imagine tout rayer et m’évader à jamais. J’ai soif d’absolu. J’ai soif de diversité. J’ai soif de plénitude. Je ne sais pas comment les atteindre. Je ne sais pas où sont mes repères. Certains se sont perdus dans mon enfance, d’autres se sont construits à travers le temps et les expériences. Certains me sont imposés, et d’autres j’ai délaissés.

Je ne sais plus quoi penser de nous. Je t’aime tendrement et si sincèrement. Mais je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à savoir ce que tu veux, et encore moins ce que je veux. Une espèce de routine s’est installée. Mais elle manque d’authenticité, elle manque de questionnements, elle manque de spontanéité, elle manque de bouillonnements.

Echappons-nous, fuyons-la. Discutons. Agissons. Je ne sais plus qui tu es, tu ne sais plus qui je suis. C’est terriblement éreintant, non ?

Il est 3h du matin passé, je ne dors toujours pas. C’est devenu ma routine. Je souhaite que cela change.

Lundi 28 janvier 2019,

Ce contexte ne me convient plus. Oui, c’était euphorique, oui, j’ai profité de mille opportunités, oui, j’ai rencontré mille personnes, oui, j’ai fait mille fois la fête, oui, j’ai beaucoup profité.

Mais la réalité est là, devant moi. Le temps passe, les erreurs s’accumulent, elles sont lourdes. La sincérité des relations est biaisée par le contexte. Qui connais-je vraiment ? Sur qui compter ? Qui sera encore là après ?

Je bois trop, je dors trop,

J’oublie trop, je sors trop,

Je m’ennuie trop.

J’ai besoin de retrouver un rythme de vie sain.

La peur au ventre, l’amour ne rentre

Dimanche 11 février 2018,

J’ai peur.

Comment te dire ce que j’ai sur le coeur ? Comment te demander de me pardonner mes erreurs ? Comment aller de l’avant ensemble alors qu’on est éloigné ? Comment continuer alors qu’on est désolé, fâché ?

J’ai peur.

Peur d’entendre ton coeur, peur de voir tes aigreurs, peur de me faire face à travers le passage des heures. Je voudrais entendre tes pensées, te transmettre les miennes. Ne laissons pas la distance s’instaurer sans prendre les devants, anticiper. Le temps nous a montré qu’on était plus tenace, ne le laissons pas fuir avant qu’on ne se lasse.

J’ai peur.

Rien ne va, tout va bien. Les yeux voilés, j’avance encore, je n’ai pas compris que je jouais avec la mort, en fait j’ai tort. Je ne sais plus que faire, peut-être arrêter de me taire, peut-être te faire sortir de cet enfer.

J’ai peur.

Tu es mon idéal, ma raison de vivre. Je me vois avec toi procréer, converser, voyager, maîtriser. Alors pourquoi la distance met-elle un frein à cet entrain ? Pourquoi les sentiments se bousculent et me font trébucher ?

Je ne parviens plus à marcher droit, j’ai perdu l’équilibre, tout mon équilibre, et ce n’est pas à toi d’arrêter d’être libre.

Tue-l’amour

Mercredi 31 janvier 2018,

Résolue. Je crois désormais que je me suis trompée à ton égard. Qu’en est-il de ces moments où tu me faisais penser différemment ? Tu es singulier, alors oui, tu as su me charmer. Mais tu me déçois tant. Tu n’as pas grandi, tu n’as pas mûri, tu n’as pas appris. Tu étais là, acteur de ce carnage, spectateur de toi-même. J’ai cru être celle sur qui tu t’appuirais. Omniprésent dans mes pensées, finalement tu m’as ruinée. Tu m’as fatiguée émotionnellement. Je m’étais pourtant battue. Peut-être pas assez. Mais j’accepterai difficilement tes regrets car j’ai le coeur serré, serré, serré.