À vous, renversez-moi

Lundi 15 janvier 2018,

Aujourd’hui je me sens bien. Il fait un peu froid, je monte alors la température en tournant la poignée tiède de mon radiateur blanc. J’ai encore croisé leurs regards durant cette journée. Ils sont furtifs, ils font du bien, rassurent sur l’importance qu’ils m’accordent, mais rappellent aussi le malaise et la colère qui se sont installés.

Il me regarde souvent, pourtant nous nous sommes un peu perdus de vue. Notre complicité me manque, mais un retour en arrière est probablement impossible. J’apprends donc à vivre avec le poids du passé, avec les souvenirs et les images qui hantent mon esprit par ce temps d’hiver. Je manque. Il semble effectivement égaré, quelque peu isolé dans ce monde d’apparences. Sweat-baskets, c’est à peu près sa tenue quotidienne. C’est drôle, il est toujours vêtu ainsi, comme s’il avait compris la futilité de ces détails-là. J’aimerais lui reparler, j’aimerais partager encore ces fous rires et continuer ces petits moments de bonheur. Mais il est là, penaud, gêné, ne sachant pas à qui raconter cette aventure, se rendant pourtant compte que je serais là pour l’écouter moi. Mais il ne viendra pas. Il a eu mal. Ou peut-être ses valeurs ont-elles été affectées. Il a pourtant désiré ces moments. Pourquoi fuit-il ? Pourquoi essaie-t-il d’oublier ? Quand le coeur y est, l’intention est éthiquement bonne.

Et toi ? Que ferais-je sans toi ? Tu es l’un de mes piliers, un soutien sans fin, une couverture de survie. J’aimerais t’apporter tellement plus, mais justement, si l’intention est toujours éthiquement bonne lorsque le coeur y est, le geste ne l’est pas nécessairement. J’ai mis du temps à le comprendre. Je ne suis même pas sûre d’être parvenue à une conclusion qui me rendrait sereine. Alors tu acceptes, tu endures, tu supportes, et par là tu demeures ma source d’inspiration. Je te remercie d’être là. Je te remercie mille fois.

TD de coeur et de droit, d’amour et de foi.

Qu’advient-il de la seconde moitié des fautes avouées qui n’a pas été pardonnée ? Grégoire Lacroix

Dimanche 17 décembre 2017,

Vous êtes là tous les cinq, j’aimerais vous crier combien je vous adore, combien j’ai passé les meilleurs moments de ce début d’année avec vous, parce qu’avec vous tout est simple, drôle, musical, et un peu trash. J’adore.

Malheureusement, j’ai fait n’importe quoi, et aujourd’hui je le paye. Il y a bien longtemps que je n’avais pas vécu cela. Pourquoi ai-je agi ainsi ? Pourquoi ai-je été aussi idiote ? J’aimerais vous dire combien je regrette d’avoir semé le doute. J’ai fait espérer sans m’en rendre compte. Désormais je vis terriblement mal l’éloignement. Je voudrais assumer, dire que je suis prête à tout pour réessayer. Mais vous ne recevriez probablement pas ma demande.

Je voudrais présenter mes excuses au plus grand d’entre vous, j’aimerais présenter mes excuses au plus vieux d’entre vous, mais également aux autres pour ne pas avoir respecté vos amis. Je n’ai sûrement pas tous les torts, mais je reconnais que je suis à l’origine des problèmes, et je souvaiterais me racheter.

Comment faire ?

Comment faire ?

Comment faire ?

DTSPA

Papillons

Jeudi 23 novembre 2017,

J’ai des papillons dans le ventre lorsque je pense à toi, des papillons qui font palpiter mon coeur pour prendre conscience de ta poésie.

Dimanche 3 décembre 2017,

Je suis coupable, je t’ai volé, je ne sais même pas si tu es satisfait. Comment on fait ? Tu me reconnais ? Moi pas. Moi non plus. C’est ce que tu voulais ? Et après ?

Je suis ivre de ce contexte. J’ai perdu ma tête. J’ai raison pour certains et perdu ma raison pour d’autres. Passion.

Heureux mariage. Heureuse naissance. Bonheur.

Quelques mois plus tard

Lundi 28 août 2017,

En ce lundi, je reviens poster un article témoignant de mon évolution. Il est évident que j’ai grandi. Je n’ai plus peur et je prends même un plaisir sain à te rencontrer. Quel bien de discuter avec toi. Simplicité, curiosité et critiques constructives sont au rendez-vous. Ça me plaît.

Samedi 16 septembre 2017,

C’était vraiment constructif et dépaysant. En effet, j’aime t’entendre dire que « tu kiffes », que l’autre est un vieux bougre, que c’était trop chouette de manger avec les étudiants normaliens, parce qu’eux aussi ne fichent pas grand chose la première année, que tu penses aux animaux quand tu manges de la viande, que tu photographies pour trouver une certaine théâtralité, que tu considères intéressant le fait d’être aristotélicien, et que pourtant tu as quitté cette bonne vieille croyance, que tu es prête à discuter encore une prochaine fois autour d’une table, que finalement c’est bon de retrouver une ancienne élève.

A très bientôt 

Samedi 20 mai 2017,

Les frissons sont la manifestation de ce qui touche et qui provoque l’alliance de deux sentiments souvent contraires. Aujourd’hui les roses perforées mêlent tristesse, colère et joie, sans oublier la nostalgie. Elles reflètent tout à fait la beauté que l’on perce et que l’on transforme, d’abord en l’amochant, puis finalement, en transformant la boue en or à l’image des poèmes de Baudelaire qui se disait alchimiste.

Aujourd’hui j’aimerais devenir ce magicien qui donne l’illusion pour cerner davantage cette envie de transmettre sans expliquer, pour laisser libre cours à l’imagination, à l’interprétation.

Quand est-ce que vous craquerez, dîtes-moi, quand ?

Je crois que je suis plus fragile que vous finalement.

♤♡◇♧

Fi

Mardi 25 avril 2017,

A ma France Insoumise, merci. Merci de t’être levée, merci de t’être diffusée, merci d’avoir représenté notre jeunesse qui garde espoir à condition de changer d’ère. Le monde est en train de redevenir bipolaire, mais cette fois ce n’est plus entre l’est et l’ouest, il s’agit d’une bipolarité fondamentale entre les riches et les autres, sur la question de la considération de l’homme et de son rapport à l’argent.

A toi ma France Insoumise représentée par cette lettre que l’on retrouve au début de ta discipline préférée, parce que tu as su réfléchir, grandir, mûrir et que tu as vaincu chez les jeunes. A JLM qui a vraiment montré à quel point ses convictions étaient favorables à un avenir meilleur, à une prise en compte des générations futures, et surtout à une nouvelle ère bien plus actuelle que tout se qui s’est joué parallèlement à son mouvement.

Qu’allons-nous faire demain ? Je n’en ai aucune idée. Philippe Poutou propose de descendre dans les rues. Je crois que c’est nécessaire, pourtant au fond de moi j’ai l’impression qu’on est plus intelligent que cela.

Chère France, si demain je venais à partir, ce n’est pas toi que je quitterais mais ceux qui te font en ce XXIe siècle, car ma douce France, je t’aime, toi et ton passé, toi qui m’a fait grandir et devenir celle que je suis aujourd’hui. Si je venais à partir, ce serait pour mieux revenir chère France.

Ce serait pour revenir. φ

Revenons à des choses simples

Vendredi 17 mars 2017,

Dans deux jours, Papa aura 50 ans. Un demi siècle d’existence. C’est beau. Et ça fait peur. J’ai l’impression qu’en un peu plus de dix-neuf années, je suis passée à côté de mille choses. Alors lui, comment doit-il percevoir ce manque à son âge..? Vous me direz, cela ne signifie pas qu’il est tout rayé, au contraire !

Seulement le temps me dévaste, me fait peur. Ces deux dernières années ont été si longues et pourtant le temps est passé à toute vitesse. J’ai eu l’impression d’un lavage de cerveau de multiples fois, de découvertes inappropriées face à un monde en détresse. Petite fille, tu as choisis le sommet, et en grimpant ne serait-ce que de quelques mètres, tu t’es crue arrivée au terme de ton effort, regardant ta vie passée et le reste du monde depuis le haut de ton échelle, pensant alors que tu ne pourrais plus jamais descendre. Il n’existe plus que le soleil pour te permettre d’être partout et nulle part à la fois. N’oublie pas que devant tous ces éléments de ton humanité, tu es un animal qui a des besoins vitaux, qui doit percevoir au-delà de sa simple école, située aux antipodes de la totalité de la société. Souviens-toi que tu es une miette insignifiante sur cette terre peuplée de milliards d’individus dont beaucoup sont bien plus réfléchis et utiles que toi.

Dans deux jours, Papa aura 50 ans. Et je l’aime du plus profond de mon coeur.

Dimanche 26 juin 2016,

Je n’en peux plus. Je ne résiste plus. Pourquoi suis-je envoûtée à ce point ?

Mercredi 15 mars 2017,

Je t’ai lu. Je n’aurais pas dû. Je l’ai fait, et les larmes sont montées. Ta sincérité est dotée d’une force à plaquer contre un mur. Je t’aime tant. Et sur un air de Tryo, tu mérites une si haute considération. Ma plume peut être un privilège, un moyen dêtre envoûtée, elle n’égalera jamais ta bonté. Je ne te lâcherai pas. Jamais. Si précieux, tu me soutiens quotidiennement, sans avoir de raison impérative de le faire. Tu es ma seule humble perfection.

Quitter pour mieux retrouver, un chemin pour se découvrir

Mercredi 22 février 2017,

Et si je pars, vous venez ?

Oui, si je m’en vais découvrir la terre, les êtres, multicolores, étincelants, poudrés, ou granuleux.

F. m’a dit une fois qu’il ne fallait pas rêver qu’on pouvait réussir sa vie en voyageant et en se persuadant qu’ailleurs c’est mieux. Elle avait sûrement raison, mais j’aperçois que, pour rencontrer le succès ici, il faut connaître l’ailleurs, l’autre.

Et si je pars, vous venez ?

Vous viendriez affronter la faune et la flore à l’état sauvage ? La nature et la vie à l’état brut ? Je crois que j’en ai profondément besoin. Je partirai. Bientôt. Quand ? Je ne sais pas moi-même. Peut-être sur un coup de tête. Mais ce sera la bonne décision. C’est certain.

Allez, venez avec moi ! Il fera chaud.

L’article de joie

Mercredi 22 févirer 2017,

L’année dernière, l’année parisienne, j’ai appris à quel point Papa ne se trompait pas lorsqu’il parlait d’elles. Il m’a souvent répété « elles sont comme mes soeurs ». Aujourd’hui, je peux lui répondre « elles sont aussi comme les miennes ». Pas mes tantes, pas mes cousines, plutôt mes soeurs de coeur, celles qui m’ont entièrement acceptée comme j’étais, qui prennent de mes nouvelles pour savoir si le moral tient, ou simplement pour me parler d’elles car ma jeunesse leur permet peut-être de s’exprimer différemment. Parce qu’elles sont particulières, qu’elles cultivent cette originalité qui les rend entières à tout point de vue. J’adore leurs carrures et leurs voix qui en imposent, j’admire tellement cette force de présence à travers une féminité incontestable. Elles sont magnifiques, et avec elles, le lien de parenté prend vraiment tout son sens. Elles ont tant pris soin de moi, elles m’ont sincèrement fait rire, m’ont profondément émue. Je sais à présent que je leur dois énormément.

Mais quand reverrai-je mon petit village parisien ? Lieu de tous les possibles, lieu le plus impersonnel qui soit, mais lieu où je me sens finalement si entourée…

BN